Par Gilles Halbout, directeur de la Faculté des Sciences, de l’Université Montpellier 2
« Depuis deux ans, la Faculté des Sciences (FdS) de Montpellier rencontre des difficultés dues à sa forte attractivité et au contexte démographique régional.
Lors de la rentrée 2013-2014, nous avons été confronté à la problématique des sur effectifs en première année de Licence. Ainsi, 82 étudiants inscrits administrativement n’avaient pu être intégrés, faute de place, dans un groupe de travaux dirigés ou de travaux pratiques, du fait même de la saturation des groupes préexistants et du manque de moyen matériels (salles d’enseignements) et humains (enseignants). Ces étudiants se trouvaient donc dans l’incapacité d’effectuer leur inscription pédagogique, et de ce fait ne pouvaient suivre normalement leur cursus.
Devant une telle situation, nous avons décidé de tout mettre en œuvre pour prendre en charge ces étudiants et palier ces difficultés momentanées (cette année, les derniers sont rentrés dans des groupes de TD vers le 15 octobre…), en mettant en place un environnement numérique organisé essentiellement autour de dispositifs pré existants, l’objectif étant de limiter le retard d’apprentissage de ces étudiants en les mettant, malgré leurs difficultés, en dynamique de travail.
Cette année, nous avions 155 étudiants en sureffectif.
Nous avons affiché un message fort en direction de ces étudiants : la Faculté des Sciences, malgré les difficultés pratiques, s’occupent d’eux.: «On ne laisse personne dehors». Nous avons ainsi proposé plusieurs dispositifs :
- Un dispositif axé sur la communication
Un espace de cours dédié a été créé sur l’espace pédagogique de l’université Montpellier 2. Les étudiants y sont accueillis par un enseignant référent qui anime cet espace de cours, les guides et les aide pour démarrer, autant que possible, leurs apprentissages.
Cette implantation permet aux étudiants primo entrants de se familiariser avec l’infrastructure pédagogique. Ils sont amenés ainsi à se connecter à leur environnement numérique de travail (ENT), activer leur webmail institutionnel et découvrir une plateforme d’enseignement qui est utilisée par la plupart des enseignants. Ils sont conduits vers cette plateforme par notre chargée de mission TICE, en attendant que l’opération soit reprise par notre scolarité.
- Un dispositif numérique : pédagothèque adaptée au cursus S1L1
Dans la perspectives d’un sureffectif, nous avions préparé une pédagothèque adaptée au cursus (PAC) pour le premier semestre de L1 (S1L1) tous parcours confondus. Nous avions ainsi sollicité l’aide de tous les responsables d’UE de S1L1 afin de construire cette pédagothèque au plus près du cursus présentiel.
Les responsables nous ont transmis soit des ressources numériques adaptées à leur enseignement, soit un plan détaillé de leurs cours. Dans ce dernier cas de figure, les données de cours ont été reliées avec des ressources numériques, travail réalisé avec les documentalistes d’Unisciel. La pédagothèque a été soumise à l’approbation des responsables d’UE puis montée dans scénari chain en utilisant le modèle documentaire scoup.
Cette pédagothèque a été mise à disposition des étudiants.
- Un dispositif qui s’appuie sur l’existant
En parallèle, nous avons mis en place :
- Des tests de positionnement qui permettent aux étudiants de vérifier leurs acquis du Lycée,
- Une aide type « aide aux devoirs » – encadrée par des membres d’une association (Comider), qui est organisée pendant le premier semestre. Des polycopiés d’exercices de physique, maths et chimie, recueil d’exercices balayant tous les principaux points du programme de Première et de Terminale S, sont mis à disposition des étudiants. Deux fois par semaine, dans une salle identifiée de la Faculté des Sciences, ils pourront trouver, s’ils le souhaitent, l’aide pédagogique des tuteurs pour leur permettre de faire les exercices proposés. Cette initiative répond à une demande constante des étudiants de première année,
- Une pédagothèque de niveau lycée pour leur permettre de revoir des notions supposées acquises mais pour lesquelles ils se sentent fragiles. »