L’équipe impliquée dans le projet
Bruno Capoen, Karine Gourier, Stéphanie Hémon, Michel Foulon, Bernard Bonnel (enseignants chercheurs à l’UFR de Physique – Lille 1)
Hélène Vignolles (enseignante à l’UPMC-Paris VI)
Teodorina Tibar, ingénieure en médiatisation au SEMM (Service Enseignement et Multimédia) et toute son équipe
Elise Merle et Patrick Vantillard (enseignants de physique-chimie au lycée Beaupré à Haubourdin)
Frédéric Chirat (en charge des tests de positionnement à Lille 1 dans le cadre du Projet Demain l’Université)
Michèle Hochedez, Vice-Présidente en charge de la réussite des étudiants et porteur du projet Demain l’Université.
Mise en œuvre du dispositif
Ce dispositif a concerné 600 étudiants répartis dans trois profils MIMP (Mathématiques Informatique Mécanique Physique), PC (Physique Chimie), SPI (Sciences Pour l’Ingénieur).
L’information des étudiants sur l’existence de ce test a été faite par plusieurs biais. D’une part, lors de la réunion de rentrée, le SEMM organise une présentation des ressources numériques (plateforme etc) à l’occasion de laquelle un exemple de test a été présenté. D’autre part, nous avons informé les enseignants des cours TD par e-mail de la procédure de passage du test. Les étudiants ont eu un mois en autonomie sur la plateforme pour répondre, pour utiliser la remédiation et repasser le test s’ils le souhaitaient. L’étudiant en passant le test, donnait son numéro de groupe de TD ce qui a permis d’établir des statistiques groupe par groupe et de faciliter l’envoi des résultats aux enseignants concernés. Au bout d’un mois, grâce à la plateforme moodle, ces statistiques ont été éditées par groupe de TD et transmises à chaque enseignant.
Résumé
Depuis un grand nombre d’année l’Université Lille 1 a mis en place un certain nombre de dispositifs pour aider les étudiants à réussir leurs études à l’université. Ces dispositifs variés (tutorat, colles, remédiation, tests de positionnement, etc) facilitent la transition lycée-université et l’adaptation des étudiants néo-bacheliers au système universitaire. Depuis 2008, certains enseignants de chimie ont mis en place un test de positionnement (comme à Lille 1) accompagné d’un dispositif d’accompagnement sous forme de Travail Personnel Encadré. Le changement drastique des programmes du secondaire a motivé une équipe de physiciens pour mettre en place dès cette rentrée 2012-2013 un test avec pour objectif de faire un état des lieux sur les acquis des étudiants à la sortie du bac. Cet outil de détection a donc été mis en place afin de faire prendre conscience aux néo-bacheliers de leurs acquis et de leurs lacunes, de leurs forces et de leurs faiblesses. Les résultats ont été transmis aux enseignants afin qu’ils puissent les intégrer dans leurs cours. Ce dispositif a concerné 600 étudiants répartis dans trois profils MIMP (Mathématiques Informatique Mécanique Physique), PC (Physique Chimie), SPI (Sciences Pour l’Ingénieur). Le test a été médiatisé à l’aide de la plateforme Moodle qui a permis de collecter les résultats.
Contexte
Comme toute grande université, Lille 1 forme des diplômés de licences (professionnelles et classiques), de masters (professionnels et de recherche) et délivre également des doctorats. Elle forme également des techniciens grâce au DEUST (Diplôme d’Etudes Universitaires Sciences et Technologiques). Elle comprend enfin un Institut Universitaire Technologique et elle héberge un certain nombre d’écoles d’ingénieurs universitaires. Lille 1 couvre trois grands secteurs Sciences Humaines et Sociales (SHS) et Économie et Gestion (SEG), Sciences de la Vie de la Terre et de l’environnement (SVTE) et Sciences Exactes Sciences de l’Ingénieur (SESI). Dans ce dernier secteur, Lille 1 accueille en première année de licence SESI près de 600 étudiants dont 500 néo-bacheliers. La population de néo-bacheliers est très hétérogène et comprend des étudiants parfois en grande difficulté ce qui peut expliquer partiellement un taux d’échec important en première année.
C’est dans ce contexte que depuis de nombreuses années, Lille 1 a mis en place un grand nombre de dispositifs pour accompagner les étudiants dans leur réussite aux études universitaires. Ces actions sont soutenues grâce au Plan Réussite en Licence (PRL, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche), au Parcours de Réussite en Études Longues (PREL, Conseil Régional Nord – Pas de Calais) et au Projet Demain l’Université qui s’inscrit dans le cadre de l’Orientation Active et du Conseil en Orientation Anticipé (Ministère Éducation Nationale Jeunesse).
Des enseignants chercheurs assurant un enseignement en première année d’université ont profité de cette synergie pour mettre en place un dispositif de tests de positionnement dans des disciplines comme la biologie, la physique et la chimie. Les chimistes ont été les précurseurs. Grâce au soutien d’UNISCIEL et du PRL, depuis 2008, les étudiants du profil SVTE ont bénéficié d’un dispositif de test de positionnement par QCM en chimie. L’objectif de ces test est d’identifier les connaissances acquises à l’issue des études secondaires et de les confronter avec celles qui sont réinvesties dans les chapitres des Unités d’Enseignement de chimie du semestre 1 des licences SVTE grâce à un bilan personnalisé. Ce dispositif est également une aide précieuse pour les enseignants de première année qui peuvent ainsi prendre mieux en compte les difficultés des étudiants dans leur enseignement. Ce dispositif est d’autant plus important dans un contexte de changement drastique des programmes du lycée.
C’est ce dernier point qui a motivé les enseignants de physique à bâtir un test de positionnement par QCM en physique. Fort de l’expérience des chimistes, les physiciens ont décidé de tenter l’expérience de tests de positionnement dès la rentrée 2012-2013 en physique pour les néo-bacheliers. Ce projet, intitulé LiPhyTest, est soutenu par UNISCIEL et le Projet Demain l’Université, ce dernier ayant plus pour objectif de faire prendre conscience aux néo-bacheliers de l’importance des acquis du secondaire pour appréhender des études universitaires dans de bonnes conditions. Le projet LiPhyTest devait nous permettre d’atteindre un certain nombre d’objectifs :
• Identifier les acquis des étudiants néo-bacheliers
• Permettre aux néo-bacheliers d’identifier leurs lacunes et d’y remédier
• Faire évoluer éventuellement les contenus d’enseignement de physique de première année d’université
Conception des tests
L’équipe a été constituée d’enseignants de Lille1 et de Paris VI qui ont rédigé au total 75 questions en optique et 75 en mécanique. Des enseignants du secondaire ont été associés dans le cadre du projet Demain l’Université.
Dans un premier temps, les questions ont été rédigées par les enseignants universitaires après analyse des programmes du secondaire (JO et livres) en regard des programmes de L1 en optique et mécanique. Lors de cette phase, les enseignants ont pris conscience du changement de philosophie du nouveau programme et malgré les livres, ils ont trouvé difficile de se faire une idée des connaissances qui seront réellement acquises. Afin d’accompagner les questions, ils ont également proposé des ressources de remédiation appropriées avec pour objectif de rendre les étudiants autonomes pour combler leurs lacunes. En effet, dans les résultats du test la bonne réponse n’est pas donnée : la seule information transmise à l’étudiant concerne le caractère exact ou erroné de sa réponse, ceci pour l’inciter à faire lui-même la démarche d’aller chercher dans les ressources de remédiation la raison de son erreur.
Lors d’une seconde phase, les enseignants de lycée ont relu les questions, propositions et les ressources de remédiation afin de vérifier l’adéquation avec le langage utilisé et les compétences exigibles dans le secondaire. Cette relecture a permis d’enlever les questions non pertinentes car relevant de compétences non exigibles. Ils ont également complété ce travail par la création de quelques questions.
Les questionnaires ont été médiatisés sur la plateforme pédagogique Moodle par le SEMM, service multimédia de Lille1. Les enseignants ont ensuite effectué une vérification des tests et mis en place un barème, avec une pondération en fonction des propositions de réponses choisies par l’étudiant (propositions aberrantes ou relevant d’une compréhension partielle de l’étudiant). Afin de ne pas trop pénaliser les étudiants, pour chaque question, la répartition des points positifs et négatifs, sur les réponses vraies et fausses respectivement, a été modulée de manière à tenir compte de difficultés particulières éventuelles. En outre, le total des points ne peut donner lieu à une note négative.
Le Bilan
Sur les 600 étudiants, 150 ont passé le test, soit un peu moins d’1/3 de l’effectif.
Le premier retour des étudiants ayant passé le test est positif mais en revanche, peu d’enseignants ont réagit. Dans certains groupes de TD, aucun étudiant n’a passé le test. Il semble donc que l’information sur l’existence de ce test n’a pas été correctement relayée par tous les enseignants.
Cependant, on relève un effet positif portant sur un aspect annexe de ce travail, puisqu’il a permis une sensibilisation des enseignants aux changements apportés par le nouveau programme du lycée. Globalement, ils ont en effet été sensibles à ces alertes.
Pour l’année prochaine, il n’est pas certain que l’expérience sera reconduite sous cette forme. L’équipe pédagogique envisage de mettre en place un test de rentrée en mathématiques avec une remédiation numérique ou présentielle sur les points indispensables pour entamer des études de sciences.
Les questions mises en place dans ce dispositif seront proposées aux étudiants dans des tests d’auto-évaluation tout au long du semestre. La base de données devra être complétée dans ce sens avec des questions portant sur les connaissances acquises tout au long du semestre. A ce titre, certaines questions initialement conçues mais ensuite écartées par inadéquation avec le programme de lycée pourraient ainsi être ré-utilisées.
Nathalie LEBRUN, Responsable du projet LiPhyTest (UFR de Physique – Lille 1)